Article publié dans les Dossiers de l'Allaitement n° 69 (Octobre - Novembre - Décembre 2006) et régulièrement mis à jour
Le lait humain contient de très nombreux facteurs qui ont un impact sur la protection immunologique de l’enfant. Il contient aussi des microorganismes, dont certains peuvent être pathogènes. Cet article fait le point sur le sujet. Dans l’ensemble et à de rares exceptions près, l’allaitement peut être poursuivi même si des germes pathogènes sont présents dans le lait, sans que cela induise une morbidité ou une mortalité significative chez l’enfant allaité.
Divers facteurs doivent être pris en compte pour déterminer dans quelle mesure le lait humain peut être réellement le vecteur d’une infection chez l’enfant. En effet, la plupart des germes concernés peuvent être transmis pendant la grossesse ou l’accouchement, ou pendant l’allaitement mais par un autre mode de contamination (contact, voie aérienne…). Il est donc nécessaire de :
• constater la présence du germe en cause dans le lait ou le colostrum ;
• avoir une idée précise de la raison pour laquelle ce germe peut éventuellement être transmis par le biais de l’allaitement ;
• confirmer la présence du germe chez l’enfant, et sa responsabilité dans la symptomatologie qu’il présente ;
• confirmer que ce germe est le même que celui retrouvé dans le lait maternel ;
• démontrer que le risque de transmission est plus élevé chez les enfants allaités que chez les enfants nourris au lait industriel ;
• démontrer qu’une contamination via le lait maternel est possible ;
• exclure un autre mode de contamination de l’enfant.
Dans de nombreuses infections, l’enfant a déjà été exposé avant que les signes cliniques apparaissent chez la mère (rougeole, varicelle, hépatite…). En pareil cas, recommander la suspension de l’allaitement ne préviendra pas la contamination de l’enfant, et le privera des effets protecteurs du lait maternel. En cas de survenue d’une infection chez une mère allaitante, il sera nécessaire de :
• diagnostiquer l’infection sur les signes cliniques présentés ;
• évaluer le risque de contamination de l’enfant en fonction du germe en cause ;
• instituer des mesures de prévention de la contamination de l’enfant en fonction du germe en cause et du risque encouru par l’enfant ;
• débuter le traitement chez la mère si nécessaire ; la plupart des anti-infectieux sont utilisés chez les jeunes enfants, et sont compatibles avec l’allaitement ;
• envisager un traitement prophylactique chez l’enfant si le risque de contamination est significatif et que la maladie est potentiellement grave ;
• suivre de près l’évolution de la situation, en particulier l’apparition d’une symptomatologie chez l’enfant susceptible de nécessiter un traitement.
Les mesures de base de la prévention d’une contamination sont une hygiène soigneuse (lavage des mains, pas de contact avec du sang, ou des lésions cutanées…). Couvrir les plaies éventuelles afin que l’enfant ne puisse pas entrer en contact avec elles. Le lait humain n’est pas considéré comme un liquide potentiellement contaminant. De même, laver les seins avant les tétées n’est pas nécessaire. Bon nombre de maladies sont transmises par voie aérienne ; dans certains cas, le port d’un masque chirurgical pourra être utile. Si la maladie est potentiellement sévère pour un nourrisson, on pourra recommander de séparer temporairement l’enfant de sa mère, quel que soit le mode d’alimentation de l’enfant ; ce dernier pourra toutefois généralement recevoir le lait tiré par la mère, sauf en cas de lésions d’herpès ou de varicelle sur les mamelons, en cas de mastite tuberculeuse ou de lésion tuberculeuse sur le sein, ou en cas de rougeole tant que l’enfant n’a pas reçu d’immunoglobulines.
Les infections bactériennes
Elles sont fréquentes chez les nouveau-nés et les nourrissons. Les germes les plus souvent en cause dans les infections du post-partum sont les streptocoques B et les Escherichia coli. On peut aussi rencontrer des infections à entérocoques, à H influenzae, à chlamydia. L’infection est le plus souvent liée à l’exposition à la flore génitale maternelle, ou à un germe hospitalier, l’allaitement étant rarement en cause. En particulier, aucun cas de transmission par le biais du lait maternel n’a été rapportée en cas d’infection maternelle par Chlamydia trachomatis, E coli, H influenzae, Nesseria gonnorrheae, Staphylocoque coagulase moins ou Clostridium botulinum.
Les infections à Chlamydia sont les maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes dans les pays industrialisés. La contamination de l’enfant se fait dans le canal vaginal ; elle pourra induire une conjonctivite ou une pneumonie. Aucun cas de transmission via le lait maternel n’a jamais été rapporté. Le colostrum et le lait contiennent des IgA spécifiques.
En cas d’infection maternelle à H influenzae, la contamination se fera par voie aérienne et par contact ; l’allaitement protège l’enfant vis-à-vis de ce germe ; en pareil cas, un traitement sera institué chez tous les membres de la famille, bébé allaité compris, et ce dernier pourra éventuellement être séparé de la mère pendant les premières 24 heures du traitement (il pourra recevoir du lait maternel exprimé). Des études ont constaté un risque plus élevé d’infection à H influenzae chez les enfants qui n’étaient pas allaités.
La listériose maternelle pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves sur le foetus, mais aucun cas de transmission par le biais du lait maternel n’a jamais été documenté ; la mère sera traitée et l’allaitement sera poursuivi.
Les infections à S doré sont fréquentes en période néonatale. 40 à 90 % des nourrissons de 5 jours sont colonisés par ce germe. Il peut être à l’origine de mastites (pour lesquelles aucune suspension de l’allaitement n’est nécessaire, même en cas de présence de pus dans le lait ou d’abcès), ou induire des lésions contagieuses sur les mamelons. Les staphylocoques sont de plus en plus souvent résistants à la méthicilline, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de souches hospitalières. En cas de portage chronique, la peau et les fosses nasales sont les principales zones où le germe peut être retrouvé. Aucune stratégie d’éradication n’a fait réellement la preuve de son efficacité ; les protocoles actuels de traitement combinent des antibiotiques per os et en applications locales, ainsi que des bains antiseptiques. En cas d’infection maternelle chronique à S doré, on pourra éventuellement conseiller une séparation mère-enfant pendant les premières 24 heures qui suivent le démarrage du traitement maternel, l’enfant recevant du lait maternel exprimé.
Le streptocoque B est généralement transmis pendant la grossesse ou l’accouchement. Dans de rares cas, le nouveau-né pourra présenter une infection sévère, et une prophylaxie intrapartum est préconisée en cas de risque élevé. La colonisation de l’enfant en post-partum est fréquente, mais peu d’enfants présenteront des signes cliniques. Une contamination par le biais de l’allaitement est rare, mais possible ; elle semble plutôt liée au contact avec le sein qu’à la présence du germe dans le lait.
La tuberculose est essentiellement contagieuse par voie aérienne, lorsque la mère souffre d’une tuberculose pulmonaire ouverte ; les mastites ou les lésions mammaires tuberculeuses sont très rares, ainsi que les tuberculoses congénitales. La mère sera séparée de son enfant (qu’il soit ou non allaité) pendant que le traitement est démarré, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus contagieuse. L’enfant pourra pendant ce temps recevoir le lait tiré par la mère. Si nécessaire, l’enfant sera traité à titre prophylactique.
Le botulisme est le plus fréquent entre 6 semaines et 6 mois (et presque toujours avant 12 mois). Une étude a constaté que les enfants allaités étaient plus âgés au moment du diagnostic, et présentaient un botulisme moins sévère que les enfants nourris au lait industriel. Rien ne permet de penser que le germe ou la toxine soient transmissibles via l’allaitement.
Les infections virales
La plupart des infections virales sont transmises pendant la grossesse ou l’accouchement. Le risque pour l’enfant sera variable suivant que la mère présente une primo-infection, une récidive infectieuse, ou une maladie chronique.
Le CMV est la cause la plus fréquente d’infection congénitale aux USA : environ 1 % des nourrissons excrètent du CMV dans leurs urines dans les quelques jours ou semaines qui suivent la naissance. En cas de contamination pendant la grossesse, environ 5 % de ces enfants présenteront des signes cliniques d’infection à la naissance, et chez 15 % les signes cliniques apparaîtront progressivement avec le temps. Une infection clinique est rare chez les enfants nés à terme contaminés pendant l’accouchement. En post-partum, l’enfant peut être contaminé par le biais du lait maternel, ou par contact avec d’autres personnes (autres enfants en particulier). Le transfert d’anticorps anti-CMV pendant la grossesse protège les enfants nés à terme, mais si la mère fait une primo-infection à CMV pendant l’allaitement, cela augmente le risque de maladie chez l’enfant. Le CMV peut en revanche induire des pathologies sévères chez les grands prématurés (nés à moins de 32 semaines et/ou 1500 g), ou chez les enfants souffrant d’un déficit immunitaire. On recommande en pareil cas soit de pasteuriser le lait maternel, soit de le congeler, avant de le donner à l’enfant, lorsque la mère est séropositive pour le CMV. Voir le dossier du numéro 169 des Dossiers de l'allaitement.
La survenue d’une hépatite chez la mère doit donner lieu à une évaluation soigneuse à la recherche de son étiologie. Un cas de transmission de l’hépatite A via le lait maternel a été rapporté. L’enfant étant déjà exposé avant l’apparition de la symptomatologie chez la mère, il n’y a aucune raison de suspendre l’allaitement : l’enfant pourra recevoir des immunoglobulines et être vacciné contre l’hépatite A. 90 % des enfants contaminés pendant la grossesse ou l’accouchement par le virus de l’hépatite B présenteront une hépatite chronique. On retrouve des antigènes du HVB dans le lait maternel, mais aucun cas de transmission via l’allaitement n’a été rapporté. On recommande l’administration d’immunoglobulines spécifiques à la naissance, et la vaccination de l’enfant contre l’hépatite B ; la mère peut allaiter (voir Hépatite B et allaitement : une méta-analyse). L’hépatite C peut aussi être transmise pendant la grossesse et l’accouchement, mais là aussi aucun cas de transmission via le lait maternel n’a été rapporté ; la mère peut allaiter ; toutefois, l’existence de crevasses ou de sang dans le lait pourrait faire courir un risque de transmission.
L’herpès peut être à l’origine d’infections néonatales graves si l’enfant est contaminé pendant l’accouchement. Il peut aussi être contaminé en cas de lésions sur les mamelons. La mère peut allaiter en l’absence de telles lésions, et moyennant des mesures strictes d’hygiène (lavage soigneux des mains, lésions soigneusement recouvertes afin que l’enfant ne puisse pas entrer en contact avec elles). Dans certains cas, en fonction de la gravité de la poussée, la mère pourra être traitée, et/ou un traitement prophylactique pourra être administré à l’enfant. Une mère peut également être contaminée au niveau des mamelons si l’enfant allaité présente un herpès buccal. Voir Maintenir l’allaitement pendant une sévère infection maternelle et infantile à HSV-1.
Le risque de transmission du VIH-1 par le biais de l’allaitement est estimé entre 4 et 22 %. Le virus peut aussi être transmis pendant la grossesse et l’accouchement. De nombreux facteurs ont un impact sur ce risque : primo-infection pendant l’allaitement, état de santé de la mère, charge virale… On recommande aux mères séropositives pour le VIH vivant dans les pays industrialisés de ne pas allaiter. Dans les pays en voie de développement où la mortalité infantile pour les maladies infectieuses est élevée, le non-allaitement fait courir un risque important à l’enfant. On peut alors recommander un allaitement exclusif, suivi d’un sevrage rapide, ainsi que des actions de prévention des crevasses, des mastites, ou du muguet. On peut aussi promouvoir une thérapie antirétrovirale chez la mère et/ou l’enfant, ou le traitement du lait maternel (pasteurisation, congélation) avant de le donner à l’enfant. Le VIH-2 induit une symptomatologie similaire à celle du VIH-1, mais la progression de la maladie est beaucoup plus lente. Sa transmission verticale est beaucoup plus rare, y compris sa transmission via le lait maternel. Toutefois, on ignore encore beaucoup de choses sur le sujet, et jusqu’à plus ample informé il est prudent de suivre les recommandations édictées pour le VIH-1 en cas d’infection maternelle pour le VIH-2.
Mise à jour 2015 : un texte de WABA qui fait le point sur le sujet "allaitement et VIH".
2017 : Les praticiens doivent-ils parler d’allaitement avec les mères séropositives pour le VIH vivant dans les pays industrialisés ?
Le HTLV-I peut parfois induire à long terme diverses pathologies (leucémie, neuropathie). Cette infection est endémique dans certaines régions du globe : sud du Japon, Caraïbes, Amérique du sud, Afrique noire. Ce virus est transmis par l’allaitement, l’âge moyen de l’enfant au moment de la contamination via le lait maternel étant de 11 à 12 mois. Le risque de transmission doit être discuté avec les parents. On pourra recommander l’alimentation au lait industriel, ou un allaitement de moins de 6 mois. Donner à l’enfant du lait maternel qui a été pasteurisé ou congelé est une alternative. Le HTLV-II pourrait, lui aussi, être associé à diverses pathologies. Il peut être transmis via le lait maternel. Les recommandations sont similaires à celles données pour le HTLV-I.
L’infection à parvovirus B19 est le plus souvent asymptomatique. Elle peut être sévère chez le nourrisson qui a été contaminé pendant la grossesse. La contamination se fait par voie aérienne ou par contact. Rien ne permet de penser qu’il peut être transmis par le biais du lait maternel.
Le virus respiratoire syncytial est à l’origine d’infections respiratoires hautes et basses chez les bébés et les enfants. La contamination se fait par contact ou par voie aérienne, et la maladie peut être grave chez les bébés (bronchiolites, pneumonies), tout particulièrement chez les prématurés ou les enfants malades. Ces bébés devraient bénéficier d’une prophylaxie, quel que soit le mode d’alimentation. Rien ne permet de penser que ce virus puisse être transmis par le lait maternel ; le non-allaitement augmente le risque d’infection par ce virus. Si le bébé est trop malade pour prendre le sein, le lait tiré par la mère pourra lui être donné autrement.
La varicelle néonatale (en cas de primo-infection périnatale chez la mère) peut être sévère, l’enfant ne bénéficiant pas des anticorps fabriqués par la mère s’il naît avant leur fabrication. La transmission post-natale se fait par contact ou par voie aérienne. Un cas de transmission possible via le lait maternel a été rapporté, mais il est toutefois impossible d’exclure totalement un autre mode de transmission. En cas de varicelle chez la mère d’un nouveau-né, la mère sera séparée de son enfant quel que soit le mode d’alimentation, et l’enfant recevra des immunoglobulines. Il peut recevoir le lait tiré par la mère, s’il n’y a aucune lésion sur les mamelons.
Le virus du vaccin antivariolique peut être transmis à l’enfant si la mère ou une autre personne de l’entourage a été vaccinée. Il est déconseillé de vacciner une femme enceinte ou allaitante, ou un enfant de moins de 18 mois. La transmission se fait par contact, et le risque est le même que l’enfant soit allaité ou non. Si la mère présente une infection au virus vaccinal (suite au contact avec une personne vaccinée récemment), mais n’a pas de lésions sur les seins, elle pourra tirer son lait pour qu’il soit donné à son bébé pendant le temps nécessaire à la guérison des lésions.
L’infection par le virus du Nil occidental est le plus souvent asymptomatique, ou elle induit un syndrome grippal. Dans 1 cas sur 150 à 300, le virus peut induire une sévère pathologie neurologique, et l’infection peut être mortelle chez les personnes âgées ou immunodéprimées. La transmission se fait par piqûre de moustique, mais elle semble pouvoir se faire pendant la grossesse, à l’occasion d’une transplantation, par contact avec le sang ou les produits sanguins. Un cas de transmission présumée via l’allaitement a été rapporté, la : mère ayant été contaminée par une transfusion faite en post-partum précoce, mais l’enfant n’a présenté aucun signe de maladie. Une maladie symptomatique étant rare chez les bébés et les enfants, et la virémie étant transitoire en cas de maladie maternelle, il n’existe aucune raison valable de recommander la suspension de l’allaitement ou de l’alimentation de l’enfant avec du lait maternel si la mère est infectée par le virus du Nil occidental.
On trouve le virus de la dengue dans le lait de femmes atteintes, mais on ignore toujours si le fait d'éviter temporairement l’allaitement présente un intérêt. Lire la suite
Pour e-lactancia, "compte tenu de la rareté apparente de la transmission du virus de la dengue par le lait maternel et des effets protecteurs de celui-ci pour le nourrisson, l'allaitement pendant une infection de dengue maternelle ou infantile doit se poursuivre, tant que l'état clinique de la mère et du bébé le permet".
Le SRAS semble être transmis par un coronavirus. On ne sait pas s’il peut être transmis via le lait maternel. La transmission est essentiellement aérienne. La maladie est moins sévère chez les jeunes enfants. En particulier, la transmission verticale semble rare. Il pourrait être préférable de séparer l’enfant de sa mère tant que cette dernière est malade, mais il peut recevoir le lait tiré par la mère. Le lait maternel contient des anticorps anti-coronavirus.
Le virus du chikungunya est transmis par un moustique. La maladie se traduit essentiellement par une fièvre importante, accompagnée de douleurs musculaires et articulaires. Suite à l’épidémie qui a sévi à La Réunion, du lait humain provenant de femmes contaminées a été analysé en laboratoire en janvier 2006 pour y rechercher le virus. Tous les résultats étaient négatifs. On peut donc recommander la poursuite de l’allaitement aux mères contaminées.
Le virus Zika est transmis par le moustique tigre. Dans des recommandations adressées le 26/02/2016 aux autorités des pays touchés par l'épidémie (Breastfeeding in the context of Zika virus), l’Organisation mondiale de la Santé déclare qu’« il n'y a actuellement aucune preuve d'une transmission de Zika à des enfants à travers l'allaitement maternel » et qu’« au vu des preuves existantes, les bénéfices de l'allaitement maternel pour l'enfant et la mère surpassent tout risque de transmission du virus Zika à travers le lait maternel ». (ajouté le 28/02/2016). Le 07/10/2016, le Haut Conseil de la Santé Publique a lui aussi conclu qu'en l'absence « d’éléments en faveur d’une transmission de la maladie de la mère à l’enfant par l’intermédiaire du lait maternel », il ne recommandait « pas de dispositions particulières pour les femmes qui allaitent leur enfant, en cas d’antécédent d’infection à virus Zika, d’infection présente ou en cas d’exposition au risque dans une zone d’endémie » (Virus Zika : risque de transmission par le lait maternel).
Voir aussi :
- le témoignage de Sabrina sur allaitement et zika,
- DA 129 : Excrétion lactée du virus Zika,
- DA 137 : Transmission du virus Zika via le lait maternel
- DA 152 : Allaitement et virus Zika : méta-analyse
- DA 154 : Absence de transmission du virus Zika chez un enfant allaité
- DA 169 : Développement post-natal d’une microcéphalie, éventuellement en rapport avec la transmission du virus Zika via l’allaitement
Le virus Ebola. Extrait des recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé Pregnancy and breastfeeding during an Ebola virus outbreak (10 février 2020) : "L'OMS recommande que les femmes pour lesquelles une maladie à virus Ebola est suspectée ou confirmée arrêtent immédiatement l'allaitement et qu'elles soient testées de façon prioritaire. Tout enfant exposé à Ebola par le lait maternel doit être placé dans un centre de soins sûr, étroitement surveillé pour l'apparition de symptômes pendant 21 jours et nourri avec un substitut du lait maternel approprié. Les lignes directrices recommandent fortement que l'allaitement au sein ne soit repris qu'après deux tests négatifs consécutifs du lait maternel, séparés de 24 heures. Un substitut du lait maternel doit être utilisé même si l'infection est confirmée pour la mère et l'enfant. Des exceptions peuvent être faites pour les nourrissons de moins de 6 mois qui sont déjà infectés, si l'alimentation avec des substituts du lait maternel n'est pas faisable, abordable, durable ou sûre, et que la séparation ne peut pas être mise en œuvre en toute sécurité." Mais pourquoi ne pas tout simplement pasteuriser le lait maternel avant de le donner au bébé ? Voir deux études ICI.
Coronavirus (Covid-19). Voir cette page.
Le virus HPV, pour Human PapillomaVirus, est en fait une famille de virus qui regroupe un grand nombre de souches virales (identifiées par un numéro). Les papillomavirus sont à l'origine de lésions au niveau des muqueuses et de la peau le plus souvent bénignes (condylomes), certaines pouvant évoluer en cancer, notamment au niveau du col de l'utérus. Les lésions se trouvent le plus souvent au niveau des organes génitaux et sont la plupart du temps découvertes à l'occasion d'un frottis cervico-vaginal de dépistage, mais dans de rares cas elles peuvent se voir à d'autres endroits (anus, gorge, etc.). L'HPV se transmet par contact direct entre une peau lésée et une muqueuse, le plus souvent via un rapport sexuel, et ne circule ni dans le sang, ni dans le lait maternel. Par conséquent, une contamination du col de l'utérus ou d'autres lésions génitales dues à l'HPV ne pose aucun problème pour la poursuite de l'allaitement. Des cas rarissimes de lésions dues à un HPV sur le mamelon de la mère ont été décrits, il n'y a actuellement pas de recommandation concernant l'allaitement dans ce cas de figure. Il semble prudent de ne pas donner le sein atteint tant que la lésion n'a pas été retirée en totalité, et la conduite à tenir dépendra de la souche HPV concernée (certaines sont plus à risque que d'autres d'évoluer en cancer).
La mpox. Voi la FAQ de l'Infant and Young Child Feeding in Emergencies (IFE) Core Group, Breastfeeding in the context of mpox – information for health workers, 7 octobre 2024
Autres infections
La maladie de Lyme ne semble pas être transmise par le lait maternel. Mais au vu du peu de données disponibles, il est préférable d’être prudent. On pourra par exemple recommander une suspension temporaire de l’allaitement (la mère tirant son lait et le jetant), ce dernier étant repris au bout de 24 à 48 heures après le démarrage de l’antibiothérapie maternelle. A noter que, si le diagnostic est fait plusieurs semaines après la piqûre, comme c’est fréquemment le cas, il est peu probable qu’une telle suspension présente un quelconque intérêt, raison pour laquelle il est habituellement recommandé de traiter le bébé à titre prophylactique. Mise à jour 2018.
Les candidoses sont très fréquentes chez les enfants, et habituellement bénignes (muguet, érythème fessier). Les candidoses invasives ne sont guère vues que chez les nourrissons pré-maturés ou immunodéprimés. La prise d’antibiotiques en pé-riode périnatale favorise la survenue des candidoses en perturbant la flore bactérienne. La transmission se fait par contact. La mère et son enfant se recontaminent fréquemment l’un l’autre, particulièrement pendant l’allaitement. En cas de candidose buccale ou du siège chez l’enfant, ou de candidose mammaire ou vaginale chez la mère, l’enfant et la mère devraient être traités simultanément, même si l’un des deux ne présente aucun signe clinique de candidose. La poursuite de l’allaitement (ou le don de lait maternel exprimé) est recommandée. Le traitement d’une candidose pourra être long et difficile, et la mère aura besoin d’un suivi approprié.
La toxoplasmose peut induire une infection sévère chez le fœtus pendant la grossesse. Après la naissance, la contamination est le plus souvent asymptomatique, parfois modérément symptomatique. La toxoplasmose a été transmise par le lait en expérimentation animale, mais rien ne permet de penser que ce soit le cas chez les humains. Aucune suspension de l’allaitement ne semble donc utile.
Pour e-lactancia sur allaitement et toxoplasmose : "Compte tenu de l'absence de preuve de sa transmission par le lait, de la bénignité de l'infection postnatale et de la présence d'anticorps contre Toxoplasma dans le lait maternel, il n'y a aucune raison de contre-indiquer l'allaitement chez les mères ayant souffert de toxoplasmose dans le passé, pendant la grossesse ou au moment de l'allaitement (CDC 2018, Lawrence 2016 p 225, 466 et 789)."
La syphilis est transmise par contact sexuel, ou par contact direct avec les lésions cutanées ou muqueuses. L’enfant peut être contaminé pendant la grossesse ou l’accouchement. Rien ne permet de penser qu’il peut l’être par le biais de l’allaitement. Pour e-lactancia, "le spirochète Treponema pallidum, responsable de la syphilis, ne se transmet pas par le lait maternel. (Red Book 2021-24 p 731, Lawrence 2016 p 463, Lanari 2012). Évitez tout contact avec les lésions cutanées de la syphilis secondaire et arrêtez d'allaiter si les lésions se trouvent dans la région de la poitrine jusqu'à ce qu'elles guérissent. (Lawrence 2016 p 463, OWH 2015, Lanari 2012). Normalement, 24 heures après le début du traitement à la pénicilline, aucun spirochète n'est retrouvé dans les lésions (Red Book 2021-24 p 743). Surveiller le nourrisson et administrer un traitement si nécessaire. En cas de syphilis congénitale, la mère et le nouveau-né doivent être traités à la pénicilline. L'allaitement n'est pas contre-indiqué. Le traitement de la syphilis, de la pénicilline ou, en cas d'allergie à la pénicilline, de la tétracycline ou de la doxycycline, est compatible avec l'allaitement".
On a beaucoup parlé de l’anthrax dans le cadre du bioterrorisme. La maladie peut être cutanée, gastro-intestinale, ou pulmonaire. La maladie n’est pas transmissible de personne à personne, et rien ne permet de penser qu’elle puisse se transmettre via l’allaitement. On pourra recommander une suspension de l’allaitement dans le cas (rare) de lésions d’anthrax sur les seins. Le principal problème posé par cette maladie sera en fait la prophylaxie antibactérienne en cas d’exposition de la mère (traitement long), et une telle prophylaxie ne sera mise en œuvre pendant la grossesse et l’allaitement que s’il existe un risque documenté et significatif.
La fièvre Q est une zoonose induite par une bactérie, Coxiella burnetii. La contamination humaine se fait essentiellement à partir du bétail (bovins, ovins, caprins), par inhalation de poussières contaminées par les déjections des animaux, mais elle peut également être le fait d’animaux sauvages ou domestiques. Cette maladie touche donc essentiellement les professions travaillant en contact avec les animaux de ferme. Il n’y a en principe pas de contamination inter-humaine. La maladie est asymptomatique dans la moitié des cas ; les signes cliniques les plus fréquents sont similaires à ceux d’une forte grippe, et elle guérit spontanément dans la majorité des cas. Pendant la grossesse, l’infection est souvent atypique, et peut induire une fausse-couche, un accouchement prématuré, ou contaminer le fœtus. Il semble que la bactérie puisse être transmise par le lait d’animaux contaminés, mais il n’existe aucune donnée fiable sur le sujet. En cas de fièvre Q diagnostiquée chez la mère allaitante, il sera prudent de traiter le bébé à titre prophylactique.
En conclusion
Il est rare qu’une infection maternelle puisse se transmettre à l’enfant par le biais de l’allaitement. La plupart du temps, l’enfant aura déjà été exposé à la contagion avant toute apparition de signes cliniques chez la mère. Suspendre l’allaitement ne fera que priver l’enfant de tous les bénéfices immunologiques du lait maternel. Dans certains cas, on pourra recommander une suspension de l’allaitement pendant une durée limitée, un traitement étant débuté chez la mère ; même dans ce cas, le bébé peut presque toujours recevoir le lait tiré par la mère. Dans d’autres cas, on pourra administrer un traitement prophylactique à l’enfant. La prise d’un traitement antibiotique par la mère ne contre-indique généralement pas l’allaitement : on peut quasiment toujours trouver un produit compatible avec l’allaitement. Les inconvénients liés à l’arrêt de l’allaitement doivent toujours être pris en compte par rapport aux risques potentiels liés à l’infection maternelle.
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